Vivre avec un/une partenaire usager de produits psychoactifs : l’ONG RAPAA informe le grand public sur la corrélation entre addiction aux substances et vie de couple
La consommation de substances psychoactives constitue aujourd’hui un problème de société et se pose comme un véritable défi pour de nombreux couples. En effet, l’usage abusif d’alcool, de drogue par un conjoint aura des incidences directes sur la qualité de la relation conjugale et des retombées sur l’épanouissement des conjoints. De même, une vie à deux marquée par l’incompréhension, les conflits, le stress peut conduire le partenaire en souffrance à faire usage de substances psychoactives pour supporter cette relation insatisfaisante et traumatisante. Avec la pandémie de COVID-19 (confinement, incertitudes, spectre de la maladie), il a été noté une augmentation de la consommation de substances et par la même une recrudescence des conflits familiaux et des violences conjugales. C’est dire que l’addiction aux substances psychoactives et la vie de couple s’influencent réciproquement.
Face à ces constats, l’ONG RAPAA a choisi d’informer le grand public sur les problèmes auxquels sont confrontés les couples dont un membre est usager de substances psychoactives et sur les attitudes à adopter pour aider ce dernier à sortir de son addiction. Le lundi 15 novembre 2021 RAPAA a donc animé, une émission radiophonique sur le thème « Vie de couple et consommation de substances psychoactives (tabac, alcool, drogues) ». Catherine OCLOO, psychologue clinicienne à RAPAA a été interviewée par le journaliste Julien EVEGNON sur les ondes de la radio Pyramide FM. Alexandre CORMONT, membre d’honneur de l’ONG RAPAA et coach international spécialiste des questions de couple, est intervenu en fin d’émission pour donner quelques conseils.
Il s’est d’abord agi d’expliquer aux auditeurs les problèmes que vivent les couples dont un des membres est consommateur de substances. Dans ces couples, le conjoint non usager peut avoir le sentiment d’être relayé au second plan (abandon, solitude), les substances psychoactives étant devenues le premier partenaire de vie du conjoint usager. Ces couples rencontrent très souvent des difficultés de communication, connaissent un manque de confiance entrainant des mésententes, des conflits. Les difficultés financières, dues au fait que le conjoint usager utilise les fonds censés subvenir aux besoins de la famille pour la recherche et la consommation de substances, conduisent à des tensions. On note également des problèmes dans la sexualité du couple (absence de libido, altération des fonctions sexuelles). La stigmatisation dont est victime l’usager, la pression sociale, les comportements délinquants (vols pour satisfaire le besoin en substances), les violences basées sur le genre (verbales physiques, psychologiques) sont autant de réalités douloureuses qui peuvent peser sur le couple.
Il est recommandé aux conjoints vivant avec un usager de substances d’adopter des attitudes positives telles la compréhension, la bienveillance, la sympathie. Néanmoins, devant les difficultés récurrentes, ils peuvent être amenés à avoir des comportements qui, au lieu d’aider leurs partenaires, les maintiennent voire les renforcent dans l’addiction. Ces attitudes et comportements ont été évoqués au cours de l’émission et illustrés par un cas pratique. Ainsi, les conjoints non usagers utilisent parfois la violence verbale (insultes, dénigrements, humiliations) ou ont recours à la violence physique pour maitriser leur partenaire sous l’effet des substances. D’autres menacent de rompre la relation et quittent le domicile conjugal.
Il est conseillé aux personnes vivant avec un conjoint consommateur de substances de solliciter l’aide des spécialistes pour une prise en charge thérapeutique qui préservera le couple et le mieux-être de chacun des partenaires. L’accompagnement d’un couple dont un conjoint est usager de produits psychoactifs nécessite l’implication des deux (02) partenaires. Pour son succès, la thérapie de couple exige la participation effective de chaque conjoint dans tout le processus (présence aux séances de psychoéducation, respect des rendez-vous, adhésion au traitement et aux méthodes utilisées…).
En fin d’émission, le coach Alexandre CORMONT a prodigué des conseils pour soutenir les couples confrontés au problème d’addiction. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la communication, de privilégier l’écoute, de manifester son attachement à la personne en souffrance et de travailler ensemble à la consolidation du couple. Selon Alexandre Cormont, il faut faire preuve de patience à l’égard du partenaire usager, lui redonner confiance, éviter la culpabilité, garder l’espoir, l’entourer d’attention, l’encourager à se reconstruire en se fixant de nouveaux objectifs, et surtout l’aider à trouver sa mission, sa raison d’être et de vivre.
L’ONG RAPAA a pour vocation d’accompagner les personnes, les couples. Les familles en difficultés face à un problème d’addiction, addiction aux substances (drogue, alcool, tabac…) ou addiction comportementale (addiction aux jeux, addiction au sexe….). Le centre d’écoute de RAPAA est ouvert du lundi au vendredi de 8 heures à 16 heures et les samedis de 8 heures à 12 heures au quartier Tokoin Super-Taco, 55 Rue Tindine. Une permanence téléphonique est également assurée 24h/24 7J/7 par des psychologues aux numéros 90 70 50 82/ 99 40 71 13.
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