Journée internationale des droits des femmes Edition 2025: l’ONG RAPAA aux côtés des femmes détenues

Dans le cadre de de la journée internationale des droits des femmes Edition 2025, l’ONG Recherche Action Prévention Accompagnement des Addictions (RAPAA) a, cette année encore, accordé une attention toute particulière aux femmes détenues. Elle a choisi de mener une action d’information, sensibilisation sur le thème « gestion du stress et consommation de substances psycho actives »

En effet, en milieu carcéral, les femmes vivent dans des conditions de grande précarité et connaissent des situations de stress : promiscuité et manque d’intimité, accès insuffisant aux soins notamment pour la prise en charge des maladies chroniques et mentales. Les femmes manquent de produits d’hygiène et les infrastructures sanitaires sont peu adaptées. Les détenues sont surtout confrontées à un accès difficile à la justice. Les femmes pour la plupart n’ont pas les moyens de se payer un avocat. Elles ne connaissent pas leurs droits et subissent des détentions prolongées en attente d’un probable jugement. Elles vivent aussi des états de désœuvrement, d’ennui avec un manque d’activités de réinsertion professionnelle adaptées. Les femmes détenues sont souvent en conflits avec leur famille et souffrent de la séparation avec leurs enfants. Elles ont parfois été victimes de violences qui constituent encore des traumatismes ou subissent des violences physiques, psychologiques, sexuelles fréquentes en milieu carcéral. Tous ces facteurs, sans compter la stigmatisation dont elles sont victimes et l’angoisse de leur libération, pèsent sur l’état émotionnel des femmes détenues.  

Certaines d’entre elles ont déjà consommé des substances ou ont été incarcérées pour des délits liés à la consommation ou la vente de produits psychoactifs. La consommation de substances constitue pour les détenues un moyen pour échapper aux conditions difficiles du monde carcéral, pour atténuer le stress, l’angoisse, l’ennui…Cet usage abusif de substances a des effets néfastes sur leur santé physique et mentale d’autant qu’elles ont un faible accès au service de santé et d’accompagnement psychologique.

Devant ces constats, l’ONG RAPAA a donc choisi de mener des activités de sensibilisation sur le thème :  Gestion du stress et consommation de substances psycho actives. Ainsi l’équipe de RAPAA s’est rendue le 11 mars 2025 à la Prison Civile de Lomé (PCL) où elle a pu s’entretenir avec 80 femmes détenues et le 20 mars 2025 à la Prison Civile de Kpalimé (PCK) où l’activité a concerné 12 femmes.

Il s’est agi d’identifier et d’analyser avec les femmes les causes qui conduisent à des situations de stress, de rechercher des solutions qui permettent d’aménager leur quotidien et de renforcer leur résilience. L’équipe de RAPAA a mis l’accent sur les techniques de relaxation, de méditation qui facilitent la gestion des émotions. Elle a surtout expliqué aux femmes que l’usage de substances ne résout pas leurs difficultés mais que bien au contraire, ces pratiques accentuent leur état de mal être et d’angoisse.

A l’issue de ces séances qui ont été très appréciées par les femmes, des dons de vêtements et des kits d’hygiène leur ont été remis, geste de solidarité et de compassion de l’ONG RAPAA.

L’ONG RAPAA poursuivra ses actions en milieu carcéral par des séances de sensibilisation sur des thématiques répondant aux préoccupations des femmes, par des séances d’accompagnement psychologique pour soulager leur état émotionnel et préparer leur libération. RAPAA entend renforcer sa collaboration avec les autres organisations intervenant dans les prisons afin de mieux adapter le soutien apporté aux femmes détenues et capitaliser les efforts consentis.