Journée internationale de la famille célébrée le 15 mai : l’ONG RAPAA alerte sur le rôle primordial que joue la famille dans la prévention de la consommation de substances psychoactives et dans la prise en charge des enfants et adolescents
Le phénomène de l’addiction aux substances psychoactives (alcool, drogues) est devenu un réel problème de santé publique qui s’est internationalisé. Ce phénomène touche l’Afrique de l’Ouest dont le Togo. De nombreuses drogues y circulent, devenant de plus en plus accessibles. Il est aussi observé que les usagers de ces substances commencent à consommer les substances à un âge très précoce. Que ce soit pour des raisons psychologiques, socio-culturelles ou économiques, l’usage de ces produits psychoactifs tant licites (alcool, tabac, médicaments) qu’illicites (cannabis, héroïne, cocaïne…) affecte toutes les couches sociales, les populations les plus pauvres aux plus nanties, celles des villes comme des zones rurales.
L’ONG RAPAA à l’instar d’autres organisations de la société civile lutte, depuis près de dix ans, aux cotées des services étatiques, pour sensibiliser la population sur les dangers que représente l’usage des substances afin d’éviter l’augmentation du nombre des usagers de drogue. RAPAA accompagne aussi les personnes en situation de dépendance afin qu’elles puissent sortir de ce piège infernal qu’est l’addiction.
Les conséquences de la consommation des substances sont multidimensionnelles et désastreuses avec des coûts de santé et d’invalidité (maladies cardiovasculaire, troubles psychiatriques…) supportés par les familles, par les communautés. Les pratiques addictives accentuent les comportements de délinquance avec une augmentation des cas d’incarcération, de prostitutions et de troubles à l’ordre publique à l’échelle locale, avec un accroissement des violences domestiques dans la sphère privée. L’usage de ces substances constitue une menace pour la stabilité et la sécurité des pays favorisant la montée des mouvements extrémistes avec un embrigadement de la jeunesse.
La consommation de drogue a pris une telle ampleur qu’elle nécessite aujourd’hui une mobilisation d’ensemble. Elle est l’affaire de tous, tant des Etats, des organisations de la société civile que des citoyens. La famille garante de l’éducation et de la transmission des valeurs joue un rôle primordial dans la prévention, l’insertion, l’accompagnement des usagers de drogues.
Oui la famille doit constituer un rempart dans le processus menant à l’addiction. Elle se présente parfois comme vecteur d’habitudes de consommation, de traumatismes physiques, émotionnels et/ ou psychiques qui sont des facteurs favorisant l’apparition des pratiques addictives. Aussi il est important que la famille crée un environnement qui sécurise protège les enfants, les adolescents et leur donne les compétences de vie pour éviter les nombreux pièges et écueils de la société actuelle. Les parents doivent constituer des rôles modelés autour de valeurs et principes éthiques. Malgré les conditions de vie difficiles et incertaines, il est du devoir des adultes d’aider les jeunes à se construire, à garder l’espoir, à préparer leur devenir.
Les personnes en situation d’addiction se retrouvent souvent rejetées, mises au banc de la société, ce qui les marginalise et les enferme dans le cercle vicieux des substances …. Malgré toutes les contraintes et les préjudices causés, les familles doivent continuer d’entourer les personnes souffrant de troubles addictifs, en comprenant que l’addiction est en soit une maladie, une maladie mentale, en acceptant que les rechutes sont souvent inévitables.
La famille constitue un élément central dans le parcours long et tumultueux qui permet de sortir de l’addiction. Sans le soutien et l’appui psychologique et financier des parents et des proches, la prise en charge médicale et paramédicale des personnes en situation de dépendance est vouée à l’échec.
Prendre conscience des dangers que constituent les drogues, pour nous comme pour les générations futures, est le premier pas vers une société saine et résiliente tant pour éviter de tomber dans l’enfer des substances psychoactives, que pour permettre d’en sortir. Nous sommes tous touchés, nous sommes tous responsables. Renforcer la famille comme lieu d’acquisition de compétences et de socialisation s’avère indispensable dans ce combat pour un monde meilleur, un monde sans addiction.
Laisser un commentaire